La genèse : une écoute mécanique et sans profondeur

Les premières tentatives de capture et de reproduction sonore datent de la fin du XIXe siècle. Dès 1877, Thomas Edison dépose le brevet du phonographe, une machine capable d’enregistrer et de restituer des sons à l’aide d’un cylindre recouvert de cire. Une décennie plus tard, Émile Berliner invente le gramophone, employant des disques comme support audio, une avancée qui marquera l’histoire de la musique enregistrée.

Mais quelle était la qualité sonore de ces dispositifs ? Elle était, pour ainsi dire, rudimentaire : le spectre sonore était extrêmement limité. Les basses fréquences étaient quasiment absentes, et les aigus manquaient de clarté. Les sons produits avaient une coloration métallique, propre aux mécanismes utilisés. Le rapport signal/bruit était également très souvent désastreux, avec des craquements et des parasites omniprésents.

L’amplification, à cette époque, était inexistante. La seule énergie disponible pour lire les enregistrements provenait de l’interaction mécanique entre le saphir (ou l’aiguille) et le support. Tout le reste – amplification et diffusion du son – était confié à des pavillons acoustiques, emblématiques des gramophones.

Radio et amplifications primitives : Une modernité naissante

L’invention et la commercialisation de la radio dans les années 1920 ont introduit un changement crucial dans l’accès à la musique et au monde sonore. La radio, diffusant à large portée, rendait pour la première fois des concerts et des voix accessibles à un public de masse. Cependant, malgré son caractère révolutionnaire, la qualité audio restait limitée par les contraintes techniques de l'époque.

Les premières radios employaient des amplificateurs à lampes, ce qui constituait une avancée par rapport aux solutions purement mécaniques des phonographes. Mais ces amplificateurs avaient un sérieux défaut : leur distorsion harmonique était très élevée. Les sons pouvaient être amplifiés, mais souvent au détriment de la fidélité du signal original.

Ajoutez à cela une bande passante encore réduite – généralement comprise entre 100 Hz et 5 kHz, bien éloignée des standards actuels qui atteignent 20 Hz pour les basses et 20 kHz pour les aigus – et vous obtenez une qualité sonore amplement perfectible. Les graves restaient flous, presque inexistants, tandis que les voix restaient en avant, sans vraie profondeur d’image sonore.

Un exemple historique : La retransmission du célèbre concert de Caruso

L’un des grands moments de la radio fut la retransmission des performances du ténor Enrico Caruso dans les années 1920. Cet exemple illustre bien les limitations de l’époque. Bien que ses concerts aient captivé les masses, l’enregistrement originel de ses interprétations manquait cruellement de subtilités sonores. Sa puissance vocale était evidente, mais beaucoup des nuances harmoniques et expressives se perdaient dans la technologie rudimentaire de capture audio.

Les limitations des vinyles primitifs : formats 78 tours

Avant l’arrivée des disques microsillons (33 ou 45 tours) compatibles avec la hi-fi, la norme était les disques 78 tours. Appelé ainsi pour sa vitesse de rotation en tours par minute, ce format présentait non seulement des limitations de durée (environ 3 minutes d’enregistrement par face) mais aussi une dynamique sonore étroite.

Les supports 78 tours étaient faits de shellac, un matériau fragile et peu adapté à une restitution sonore précise. Les premières cellules de lecture, auxquelles on ne pouvait pas encore attribuer l’appellation "haute fidélité", exerçaient une pression importante sur les disques, accélérant leur usure et altérant rapidement la qualité de reproduction.

Comme pour la radio de la même époque, on restait enfermé dans un spectre serré et étriqué. Les percussions et les cordes graves des ensembles orchestraux étaient quasi inaudibles, tandis que les voix ou les cuivres dominaient d’une façon disproportionnée.

Les contraintes d’un monde acoustique non amplifié

Tout au long de cette période pré-hi-fi, un défi majeur restait non résolu : celui de la diffusion sonore dans les grands espaces. Lors d’un concert dans une salle ou sur un lieu public, sans la possibilité d’un système de micro et d’amplification moderne, la portée sonore d’un instrument ou d’une voix était limitée.

Pour compenser, les « technologies » acoustiques de l’époque se tournaient vers des solutions architecturales. Des salles comme le Carnegie Hall à New York ou l’Opéra Garnier à Paris tiraient profit de formes, de matériaux et d’agencements réfléchis pour maximiser la projection sonore naturelle des musiciens. Cependant, tout cela restait dépendant de la capacité de l’auditeur à trouver une place « stratégiquement choisie » dans l’espace de diffusion.

Un mot sur les disques et publicités musicales

La musique enregistrée avait également une fonction commerciale. Bien avant les stéréos modernes, les supports sonores n’étaient destinés qu’à capturer essentiellement des versions simplifiées. Une ironie récurrente est la perte Harmonie même dans des artistes sophistiquées. etc

HiFI XX — placeversus tonalité — incidental faut* alignément manque

Pour aller plus loin